vendredi 10 avril 2020

Confinement, bienveillance et reconnaissance - Episode 12 : Mon point de vue constructif

Bonjour en ce jour, soyons constructifs entre nous pour avancer et nous faire du bien !



Comme annoncé dans ma publication En cette période de confinement, la cellule familiale, territoire de bienveillance et de reconnaissance de dimanche 29 mars 2020, voici donc le 12ème épisode d'une série de 14 articles autour des 13+1 gestes de reconnaissance au quotidien que je rappelle dans le schéma ci-dessous.



Je rappelle que ce "travail" de transition intérieure et intrafamiliale que je vous propose en cette période de confinement répond à deux motivations :
  • Une motivation par rapport à l'avenir : préparer et renforcer les bases d'une société de la bienveillance pour l'après confinement
  • une motivation immédiate renforcée par les chiffres évoqués par le ministre de l'intérieur sur l'augmentation des violences conjugales : le confinement fait porter des risques sur les femmes, les enfants, les relations et l'ambiance de la cellule familiale. Cultiver la bienveillance et la reconnaissance dans cette période est une action de prévention des tensions et des violences.
En ce vendredi 10 avril 2020, 12ème jour de ce parcours, nous nous intéressons au 12ème geste, geste de valorisation et d'amour : Mon point de vue constructif

Mon invitation est que vous vous donniez du temps pour exprimer vos points de vue constructifs dans vos écosystèmes (notamment le foyer) et dans vos interactions.

"Mon point de vue constructif" est présenté dans le diaporama suivant selon 4 axes de bienveillance :
  • autrui (axe le plus naturel quand on évoque la bienveillance)
  • soi-même
  • les collectifs et communautés auxquels ont appartient, et ici en particulier le foyer, en période de confinement
  • la nature





Ce diaporama au format pdf.

A l'occasion de la première publication de mon travail sur les gestes de reconnaissance (6 gestes), Patrick Rosez, coach, avec qui j'ai co-animé un collectif de réflexion et d'action sur les relations humaines, a réagi en me suggérant d'ajouter un geste : le point de vue constructif. Sa suggestion relevant elle-même de ce type de reconnaissance. Monique Pierson, conférencière, a réagi par un commentaire mettant en évidence la vertu du "Oui ET" en lieu et place du "Oui MAIS".

Ce geste de reconnaissance est très puissant. C'est un geste qui requiert une certaine habilité relationnelle, de la bienveillance et de la confiance de part et d'autre pour ne pas froisser la susceptibilité de celle·celui qui reçoit le point de vue constructif. Et en cela, Monique Pierson met le doigt sur un point essentiel : si on veut reconnaître quelqu'un, le valoriser, que l'on commence à lui dire des choses positives et que l'on enchaîne avec un "MAIS", tout ce qui suivra le "MAIS", d'autant plus s'il y a une connotation négative, va effacer d'un seul coup la valorisation exprimée quelques secondes avant. Un peu comme les bénéfices des vacances qui s'effacent d'un coup quand on relève sa boite email le jour de la reprise et qu'on se retrouve devant une pile ingérable d'emails et de sollicitations.

Le point de vue constructif se positionne sur un continuum de feedback que l'on peut superposer avec un continuum de la bienveillance :


Le feedback constructif, s'il a été exprimé avec bienveillance et qu'il est accueilli avec bienveillance est positif et souvent gagnant-gagnant (pour le bénéficiaire, pour soi parce qu'on a joué sa responsabilité, et possiblement pour l'écosystème). Dans ces conditions, on pourrait qualifier ce feedback de positif. Sur le continuum précédent, le "feedback +" (feedback positif) fait référence à un retour qui exprime un compliment : "bravo", "merci", "J'aime", "En accord", 4 gestes que j'ai présenté ces derniers jours.

La notion de feedback est essentielle dans les écosystèmes. Sans feedbacks, et notamment les feedbacks positifs et constructifs, les écosystèmes se tendent et se meurent. Les membres de ces écosystèmes ne s'y sentent pas bien, s'en plaignent, s'y désengagent, s'en vont ou restent par défaut.

Pour la constitution de territoires et d'une société de la bienveillance, la question du feedback est centrale dans une dynamique de transition. Selon moi, toute dynamique de transition doit saisir les question de la bienveillance et du feedback faute de quoi les meilleures intentions se heurteront à ce que certains appellent le PFH (Putain de Facteur Humain). Sachant que ma conviction est qu'il existe un PF au moins autant central : le PFT (Putain de Facteur Temps).
J'ai identifié 3 dynamiques indissociables qui nécessitent de se donner collectivement le temps de les jouer à plein avec détermination, conviction et lucidité :


Un aspect important du travail de modélisation sur la bienveillance que j'ai réalisé est de distinguer 3 segments sur le continuum de la bienveillance :

  • la malveillance
  • l'absence de bienveillance (qui n'est pas en territoire neutre, mais bien en territoire négatif)
  • la bienveillance
Mon observation de la société, et notamment dans le monde du travail avec ma casquette Qualité de Vie au Travail (QVT), m'a forgé la conviction que notre société souffre plus de l'absence de bienveillance (et notamment de l'absence de feedbacks positifs et constructifs) que de malveillance. L'absence de bienveillance étant causée par le manque de temps et une attention trop centrée sur des aspects superficiels et immédiats.

Tout l'enjeu de la culture de l'expression de points de vue constructifs est de recréer de la curiosité, de l'intérêt, de l'attention, de la responsabilité vis-à-vis d'autrui, des collectifs et communautés auxquels on appartient et à la nature, tout en sachant aussi se dire à soi-même avec bienveillance en quoi il est nécessaire de s'aligner sur ses aspirations les plus profondes (recherche de sens).

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