vendredi 30 octobre 2020

Reconfinement et bienveillance - Chronique sur la Bienveillance - Episode 8

 


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Cet article contient une (des) ressource(s) mise(s) en commun par Olivier Hoeffel

Voici le 8ème épisode de mes chroniques sur la bienveillance inspirées de l'actualité dans le cadre de mon travail de modélisation d'une Société de la Bienveillance.

Il est inspiré d'une double actualité : la reconfinement et les attentats terroristes en France.

Michel Lejoyeux, chef du Service de psychiatrie et d'addictologie à l'Hôpital Bichat à Paris, professeur à l'Université Denis Diderot et auteur de plusieurs ouvrages à destination du grand public, était l'invité de la fin du journal de 20h de France2 hier jeudi 29 octobre 2020 (time code 44mn50 de l'émission en replay). De mon point de vue, c'était en quelque sorte une bouffée d'oxygène et d'espoir dans une actualité très sombre entre covid-19 et attentat dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice.

jeudi 29 octobre 2020

Cordonnier bien chaussé de la bienveillance - Chronique sur la Bienveillance - Episode 7

 


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Voici le 7ème épisode de mes chroniques sur la bienveillance inspirées de l'actualité dans le cadre de mon travail de modélisation d'une Société de la Bienveillance.

Il est inspiré de ma lecture de l'article La bienveillance au cœur de l’enseignement de Pascale Vézina-Gagnon sur le site d'actualité de l'Université de Montréal.

Pascale Vézina-Gagnon, qui est à la fois doctorante en psychologie clinique et chargée de cours depuis quatre ans au Département de psychologie de l'Université de Montréal, a reçu un beau signe de reconnaissance : le Prix d’excellence en enseignement aux doctorants et stagiaires postdoctoraux chargés de cours.

L'article qui lui est consacré donne quelques explications sur ce qui a motivé cette reconnaissance. Mon dernier article Conjuguer le verbe "Prendre soin" - Chronique sur la Bienveillance - Episode 6 a un double point commun avec cette présente chronique : le sujet touche aussi le fait de prendre soin de soi et nous restons au Québec. Et ce n'était pas un choix prémédité de ma part.

Dans la précédente chronique, je faisais référence à une invitation de Sara Marie-Jo Bastien (directrice générale de la Table de concertation jeunesse Bordeaux-Cartierville) aux professionnels du secteur à prendre soin d'eux.

Ici, nous escaladons en quelque sorte une marche supplémentaire : on apprend à des professionnels de la santé psychologique à prendre soin d'eux-mêmes. Pascale Vézina-Gagnon le fait selon un principe que je tiens à souligner et qui m'avais marqué quand j'ai eu la chance de participer à une formation de Claire Héber-Suffrin la cofondatrice des Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs ; ce principe étant : "on apprend de ce qu'on vit". 

Selon Otto Scharmer, fondateur de la Théorie U, quand on s’observe de l’extérieur, qu’on soit un individu ou une organisation ou une société, on a fait un grand pas vers le changement. C'est 50% du chemin. Il indique dans ses écrits que ces travaux ont été inspirés notamment par la citation suivante : "Le succès d'une intervention dépend des conditions intérieures de l'intervenant." de Bill O'Brien ex PDG d'Hanover Insurance. Prendre soin de soi, écouter ses propres émotions, ses propres aspirations, son corps est donc doublement bénéfique ; c'est bon pour sa propre santé et cela procure de l'efficacité à ses actions (c'est donc gagnant aussi pour le bénéficiaire de l'action). En quelque sorte, je résume par "Quand je prends soin de moi, je me fais du bien et je me donne les moyens de prendre soin de toi efficacement". Il est grand temps de mettre fin à une fausse croyance selon laquelle les métiers du soin et de la relation d'aide devraient se faire de manière déconnecté de ses propres émotions, voire dans l'oubli de soi. Prendre soin de soi tout en prenant soin des autres n'est pas du tout incompatible et ne relève pas de l'égoïsme. Il s'agit d'une bienveillance équilibrée et ... quelque part ... de bon sens, dans une approche gagnant-gagnant.

Et c'est une excellente nouvelle de voir qu'un tel principe fait l'objet d'un apprentissage guidé par une enseignante. Une nouvelle qui m'a apporté de la joie et de l'espoir dans la mesure où cette bienveillance au cœur de l'enseignement a été reconnue par l'institution à laquelle appartient l'enseignante. 

Le qualificatif  "visionnaire" a été utilisé pour motiver ce geste de reconnaissance. Et j'aimerais qu'un tel apprentissage puisse être répliqué largement dans l'enseignement des métiers de la santé, et plus globalement dans tous les métiers où le professionnel est en relation avec un bénéficiaire, usager, client, ... 

Un apprentissage de la bienveillance qui mérite d'être démarré dès le plus jeune âge dans toutes les sphères de vie des enfants (notamment la famille et l'école). Un apprentissage à l'échelle mondiale car il faut avoir cette ambition-là en perspective du cheminement vers une société mondiale de la bienveillance. Une telle société qui sera apte à faire face aux énormes problèmes actuels et à venir (notamment l'emballement climatique, l'appauvrissement de la planète, les pandémies, la perte de sens, la pauvreté, la sous-alimentation, la sur-alimentation, les addictions de tous type, la violence sous toutes ses formes, les inégalités de tous types, ...) dont les causes sont pour la plupart à mettre sur le compte soit de l'absence de bienveillance soit de la malveillance des êtres humains envers la nature et mutuellement entre eux.

Prendre soin de soi pour mieux prendre soin d'autrui : une responsabilité individuelle ?

Enseigner la bienveillance à soi-même est essentiel comme je l'ai exprimé précédemment. Mais attention, une société de la bienveillance ne peut se résumer à inviter les personnes en activité à prendre soin d'elle-même. Cela pourrait être même contre-productif voire manipulateur que de renvoyer à la seule responsabilité individuelle. Comme je l'ai décrit dans l'épisode précédent Conjuguer le verbe "Prendre soin" - Chronique sur la Bienveillance - Episode 6 , il s'agit de coupler la responsabilité individuelle et la responsabilité de l'Etat et des institutions d'enseignement avec celle des collectifs de travail. Collectifs qui se doivent de considérer la bienveillance envers les individus contribuant aux collectifs dans leur rôle de préservation de la santé et de Qualité de Vie au Travail.



Les autres chroniques sur la bienveillance

mercredi 7 octobre 2020

Conjuguer le verbe "Prendre soin" - Chronique sur la Bienveillance - Episode 6

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Voici le 6 ème épisode de mes chroniques sur la bienveillance inspirées de l'actualité.

Il est inspiré de ma lecture de l'article Plaidoyer pour un peu de bienveillance de Sara Marie-Jo Bastien sur le site journalmetro.com

Sara Marie-Jo Bastien est directrice générale de la Table de concertation jeunesse Bordeaux-Cartierville. En tant que Girondin habitant à une trentaine de km de Bordeaux, je me suis dit que c'était en quelque sorte une voisine qui s'exprimait. Je me suis aperçu un peu plus tard que Bordeaux-Cartierville n'est pas un quartier de Bordeaux comme je le pensais (je connais très mal Bordeaux, pour tout dire) mais un quartier de Montréal. Donc ce n'est pas une voisine de Bordeaux mais une cousine du Québec.

Le Québec est aussi touché par la pandémie. Et dans cet article, Sara Marie-Jo Bastien rend hommage aux personnes qui travaillent dans le "milieu communautaire et du développement social", un secteur habitué à être en déficit de reconnaissance si je traduis bien ses propos. Elle lance aussi un appel aux personnes de ce milieu pour qu'elles prennent soin d'elles en cette période de pandémie. Elle mentionne un risque qu'elle ne nomme pas mais que je vais faire à sa place dans ma chronique : le burnout. Elle pose l'enjeu de la manière suivante : 

"Dans ce milieu dont le quotidien atteint des sommets d’intensité, nous sommes beaucoup à vouloir tout donner. Mais là où plusieurs étaient déjà sur le point de frapper un gros mur, le contexte actuel accélère le véhicule et il y a un danger réel que le mur arrive plus tôt, plus fort.

Alors je vous en prie, faites attention. Car aller plus loin que le bout de vous-même n’aidera personne."

Elle appelle donc les professionnelles et les professionnels de ce milieu à prendre soin de leur propre personne. Dans une approche gagnant-gagnant : en prenant soin de soi, cela permet de garder ses capacités physiques, psychiques et social pour essayer de mener à bien ses missions (je dis essayer, car il faut s'assurer d'avoir le temps et les moyens de bien faire son travail).

Puisque ce blog est parti de l'idée de décliner des verbes autour du bonheur, je vous propose de décliner le verbe "prendre soin", en m'appuyant sur ma modélisation en 4 dimensions présentée spécifiquement dans mon article récent 4 dimensions indissociables de bienveillance - Chronique sur la Bienveillance - Episode 4.

Je redonne le schéma générique de ces 4 dimensions :


Si on connecte le niveau individuel avec le niveau du collectif du travail, on peut mettre en exergue une articulation de responsabilités :

Conjuguons donc "Prendre soin".

  • Je prends soin ... de moi. De deux manières : d'abord (1), de ma santé physique, psychique et sociale. En faisant attention à l'articulation entre ma sphère professionnelle et les autres sphères de vie, à mon alimentation, à mon activité physique, à mon sommeil, aux temps de récupération et de relaxation. Et (2), je m'assure régulièrement que mon travail est en ligne avec mes aspirations les plus profondes afin de ne pas laisser se creuser un écart, voire un fossé entre ce que je veux vraiment faire et ce qui se passe réellement dans mon travail. Je prends soin aussi de moi par ma capacité l'affirmation de soi bienveillante pour faire remonter mes tensions dans mon collectif pour chercher à les résoudre
  • Je prends soin ... de mes collègues (3), au-delà des personnes dont je prends soin dans le cadre de mes missions.
  • Toi, mon collègue, dans une logique de réciprocité, je t'invite aussi à prendre soin de moi. C'est aussi (et d'abord) au collectif à instaurer cette solidarité et cette bienveillance entre collègues
  • Je prends soin ... de mon collectif de travail (4) et j'apporte ma pierre à l'édifice pour la co-construction d'un écosystème bienveillant et pour que la Qualité de Vie au Travail (QVT) soit au cœur de cet écosystème
  • Mon collectif de travail prend soin ... de moi (5). Il soutient mon activité, il me soutient en tant qu'individu, prend en compte mes émotions, mes éventuels états d'âme, mes aspirations, mes attentes et est vigilant à la préservation de ma santé physique, psychique et sociale
Dans la sphère professionnelle, on peut raisonner plus large et intégrer la responsabilité de la médecine du travail, des clients/bénéficiaires/usagers/consommateurs, des pouvoirs publics, ...

Au-delà de la sphère professionnelle, on peut aussi ajouter le rôle du conjoint, des parents, des enfants, des amis qui prennent aussi soin de moi et qui m'envoient quelques fois des signaux d'alerte qu'il faut que je sache voir.

Si un nombre suffisant de ces niveaux est actif, ma conviction est que nos sociétés seront en capacité d'éradiquer le burnout. Inversement, ma conviction est tout aussi grande qu'un tel niveau de burnout aujourd'hui dans nos sociétés est la preuve d'une faillite de nos sociétés en matière de bienveillance. En effet, quand on sait que le burnout est un processus long qui s'émaille de nombreux symptômes visibles, l'atteinte du point de décompensation dans un tel processus est clairement à mettre sur le compte d'un déficit de bienveillance à bien des niveaux qui ne sont pas ou pas assez activés.

Alors, œuvrons ensemble pour construire une société de la bienveillance qui permettra à chacune et chacun de se sentir bien à sa place, bien dans son corps, bien dans sa tête, serein parce qu'il se sait entouré, respecté, reconnu, protégé. Et réciproquement, d'entourer, de respecter, de reconnaître et de prendre soin.

Et j'emboite le pas à Sara Marie-Jo Bastien, avec un grand merci aux professionnels et bénévoles des associations qui ne sont pas directement des acteurs œuvrant pour soigner les malades de covid-19, mais qui, du fait de la pandémie, se trouvent avec des conditions de travail très difficiles. Des conditions encore plus compliquées du fait de l'augmentation de nombre de bénéficiaires et de mesures sanitaires qui demandent plus de temps, d'énergie, de charge mentale et de charge émotionnelle. En souhaitant que non seulement vous preniez soin de vous individuellement mais aussi que les autres niveaux que j'ai évoqués dans cette chronique puissent s'activer avec détermination.

Les autres chroniques sur la bienveillance

jeudi 1 octobre 2020

Question de sacrifices - Chronique sur la Bienveillance - Episode 5

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Voici le 5ème épisode de mes chroniques sur la bienveillance inspirées de l'actualité dans le cadre de mon travail de modélisation d'une Société de la Bienveillance.

Il est inspiré de ma lecture du livre très récent Où est le sens ? de Sébastien Bohler (présenté par son éditeur comme "essai lumineux"), une forme de suite - de mon point de vue - de son précédent livre ayant suscité beaucoup d'intérêt et d'appréciation : Le bug Humain. Deux livres que je vous recommande très très vivement et qui mériteraient d'être dans toutes les bibliothèques individuelles et collectives ... pour être lus et partagés dans l'esprit "Maintenant, on en fait quoi ensemble ?".