jeudi 18 janvier 2018

Evaluer les motivations et les moyens pour faire

Cet article contient une (des) ressource(s) mise(s) en commun par Olivier Hoeffel
Le verbe "Faire" est un verbe qui prend beaucoup de place dans nos vies. Et probablement, de plus en plus, fort connecté avec le verbe "Avoir", le premier permettant d'avoir le 2ème; le mieux étant d'avoir le deuxième sans passer par le premier, ou de passer le moins de temps avec le premier pour obtenir le plus de deuxième.

Une alternative bien meilleure pour la construction du bien-être psychique et un bon niveau de connexion avec soi-même, autrui et la planète, étant de donner beaucoup de place aux verbes "Etre", "Apprécier", "Remercier" et "Donner".

Mais puisque, quoi qu'il en soit, le verbe "Faire" est tout de même sacrément présent, je vous présente un outil d'évaluation des motivations et des moyens quand on veut s'engager dans une action ou une activité ou quand on veut faire le point à un  moment donné par rapport à une action ou un événement.

C'est un graphique en étoile qui permet d'évaluer son niveau de motivation et de moyens par rapport à une série d'assertions. Il est inspiré de la théorie de l'autodétermination évoquée par mon amie Dominique Poisson dans son article sur laqvt.fr Les cycles de la motivation.

On peut le faire de manière quantitative en donnant une note à chaque branche de l'étoile.

On peut le faire aussi de manière qualitative en réfléchissant à chacune des assertions et en essayant d'y répondre verbalement, oralement ou par écrit, en ajoutant "parce que " à chaque assertion.

Cet outil est bien évidemment utile pour la sphère professionnellement. Mais pas seulement : il est utilisation aussi pour les autres sphères de vie, avec la motivation financière qui peut ne pas être pertinente pour certains cas de figure.

Si ce graphique vous parle et vous est utile, j'aurai intérêt et plaisir à recevoir votre feedback par un commentaire soit directement sur ce blog soit sur les réseaux sociaux sur lesquels je relaie cet outil.



13 facettes d'une vie au travail pouvant contribuer au bonheur - Edition 6

La dernière édition de cette modélisation est l'édition N°7

J'ai proposé en août 2015 13 facettes d'une vie au travail pouvant contribuer au bonheur.

J'ai présenté une image de la 6ème édition en octobre 2017 à l'occasion de la préparation de l'Université Ephémère sur la Qualité de Vie au Travail (QVT), l'Innovation managériale et la Coopération des 11 et 12 octobre 2017. Cette 6ème édition a fait partie de la matière première que j'ai proposée en amont de cet événement sur le wiki associé.

Avant de vous proposer un diaporama présentant chacune des facettes, j'explique en quelques mots les différences entre l'édition N° 4 et l'édition N°6 :

1/ J'ai modifié le texte en utilisant l'écriture inclusive

2/ J'ai apporté les modifications à la facette "Autonomie" suite à ma lecture du livre "Le paradoxe du choix" de Barry Schwartz.
L'intitulé précédent démarrait de la façon suivante "Je me sens autonome avec des responsabilités ...". La nouvelle formalisation est "Je me sens suffisamment autonome avec des responsabilités bien assumées ...".

J'introduis ici que l'autonomie et les responsabilités ne sont pas une fin en soi et qu'il faut ajouter d'autres conditions
Concernant l'autonomie : je mets en évidence que plus que "donner de l'autonomie" c'est bien "donner la possibilité de l'autonomie et l'accompagner" qui est importante. L'autonomie n'est pas à assimiler à liberté ni à bien-être psychologique. Dans la mesure où l'autonomie n'est pas binaire mais s'entend à plusieurs degrés, un degrés trop important d'autonomie par rapport à ce qu'une personne se sent en capacité de bien gérer peut créer du mal-être psychologique.

De la même façon, ce ne sont pas les responsabilités en soi qui créent du bien-être, mais le fait d'avoir des responsabilités, de sentir qu'on vous fait confiance et de pouvoir bien assumer ces responsabilités (parce qu'on est compétent, qu'on a les moyens, que le droit à l'erreur est cultivé, qu'on est bien entouré, ...).

Je vous donne c-dessous, l'image de ce modèle ainsi que le diaporama associé. Et après je redonne l'argumentaire que j'avais fourni pour expliquer la genèse de ce modèle.



Voici le diaporama présentant ces 13 facettes :

Licence Creative Commons
"13 facettes de la vie au travail pouvant contribuer au bonheur" de Olivier Hoeffel est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Fondé(e) sur une œuvre à https://onedrive.live.com/redir?resid=50DE3EADEA2AE04E!712&authkey=!APKI6bXp8O7JqxE&ithint=file%2cpptx.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://www.lesverbesdubonheur.fr/.

En croisant les composantes et facteurs du bien-être mental, du bonheur, de la bonne santé mentale, de la santé mentale au travail, de la santé mentale positive, j'ai réalisé un travail de modélisation en 13 facettes (1) d'une vie au travail qui contribuent potentiellement (2) au bonheur.

Plus précisément, je me suis inspiré des éléments suivants :


Le but de cette publication et  des 13 publications est de tordre le cou à l'idée que le bonheur au travail serait un oxymore.
Il s'agit aussi d'argumenter face aux partenaires sociaux qui ont tendance à considérer que ce n'est pas dans le rôle de l'employeur, ni dans celui de la fonction RH, ni dans celui des représentants des salariés de viser le bonheur des individus au travail. Face à une tendance très défensive de beaucoup de ces acteurs, j'ai publié en novembre 2017 sur laqvt.fr l'article 3 malentendus sur le bonheur au travail.

A travers chacune des 13 facettes, je cherche à montrer que le développement de facteurs contribuant au bonheur a aussi un impact positif sur le collectif, sur les conditions de travail et sur la performance durable (le qualificatif durable étant essentiel). En fait, c'est gagnant-gagnant.

C'est aussi une façon de montrer qu'il n'y a pas d'opposition sur le fond entre une vision qui part de l'amélioration des conditions de travail ou celle qui part de la construction du bonheur.
S'il me semble bien légitime que les partenaires sociaux ne veuillent ni ne puissent s'inscrire dans une obligation de résultats ou de moyens en terme de niveau de bonheur des salariés, ce n'est pas pour autant qu'ils ne pourraient pas se saisir des facteurs du bonheur dans leurs actions.

Il ne s'agit pas non plus de mettre le salarié dans une position d'attente passive en terme de bonheur au travail. Le bonheur au travail, comme la Qualité de Vie au Travail (QVT) relève d'une articulation judicieuse entre la responsabilité individuelle et les responsabilités collectives.

Les responsabilités collectives ne relèvent pas que des partenaires sociaux : plusieurs niveaux sont à interroger : l'équipe, le service, l'entité, les parties prenantes externes (clients, usagers, fournisseurs, partenaires, riverains, ...), la branche professionnelle, les organisations sur le même territoire, le département, la région, l'Etat, ... l'ONU. L'ONU qui s'intéresse de près au bonheur depuis quelques années, au même titre que l'OCDE.

Le bonheur n'a donc rien de folklorique, ni de fumeux, ni d'utopique. N'ayons pas peur de l'idée du bonheur au travail et prenons conscience que des conditions particulières de la vie au travail contribuent au bonheur au travail et au bonheur plus généralementChaque individu ayant bien entendu sa propre vision du bonheur (ou de son bien-être ou de tout concept approchant), ses propres attentes, ses propres stratégies et sa propre évaluation contrastée de son bonheur. Cette évaluation est en effet contrastée puisque le bonheur dépend de quantité de facteurs. Chacun de nous a sa propre pondération et sa perception unique.

Bien entendu, il n'est pas question de considérer qu'une personne ne saurait être heureuse que si elle se sent de répondre positivement à TOUTES ces assertionsLe bonheur, ce n'est définitivement pas du "tout ou rien". Par contre, ce qui me parait important c'est que la vie au travail peut contribuer de manière multiple au bonheur. En précisant que face à un même contexte de vie au travail, deux personnes peuvent évaluer et apprécier différemment ce contexte et ressentir leur bonheur influencé positivement et négativement, plus ou moins ou pas, à travers ces différentes facettes.
Par exemple, 2 personnes face au même poste de travail ne vont pas forcément éprouver le même intérêt pour le travail induit.
Autre exemple : une personne peut se plaindre d'un manque de reconnaissance pour le résultat de son travail et l'autre non; et ceci, alors qu'elles ont le même niveau d'efficacité et qu'elles reçoivent le même niveau de reconnaissance. La deuxième étant plus dans le plaisir et dans une motivation intrinsèque, elle est moins en attente de reconnaissance.

A l'instar de la QVT, réfléchir et évaluer sa vie au travail à travers des dimensions multiples permet de prendre conscience de ce en quoi le travail  apporte du bonheur, du bien-être, ... alors même que l'esprit peut être encombré par des difficultés dans le travail qui masquent les aspects positifs.

Si vous répondez OUI à une assertion, c'est que la facette concernée de votre vie au travail est un facteur protecteur/constructeur de votre bonheur, bien-être, ... indépendamment du fait que d'autres facettes peuvent l'impacter négativement.

Je consacrerai un article sur la façon dont chacune et chacun peut agir individuellement et collectivement après qu'elle.il se soit questionné relativement à chacune de ces assertions.
Là aussi, à l'instar de la QVT, la première façon d'agir sur son bonheur au travail me semble bien être l'auto questionnement. Les 13 assertions que je vous propose ici constituent un moyen d'entreprendre cet auto questionnement.

Que la vie au travail puisse contribuer au bonheur, c'est donc un vrai sujet de société sérieux selon moi. Ce qui mérite intérêt aussi en même temps, c'est en quoi le bonheur impacte la vie au travail. Et c'est bien cette double relation que je veux mettre en évidence.

Pour terminer, j'indique que j'ai utilisé ce modèle pour construire un questionnaire que j'ai eu l'occasion de proposer à deux reprises pour des événements publics : l'Université Ephémère des 11 et 12 octobre 2017 et l'événement sur la QVT et l'Innovation managériale organisé le 9 novembre 2017 par Soho Solo et Kanopé à Auch.
Voici le lien vers un espace donnant accès au questionnaire. Il est à télécharger au format tableur (Excel ou compatible) ou à copier et à utiliser à travers un navigateur sous Google Sheets. Je vous invite à lire le mode d'emploi contenu dans cet espace au préalable.

(1) Je précise que je ne prétend pas que les facteurs de bonheur au travail se limitent à ces 13 facettes, ni qu'elles ont forcément à être organisées comme je le propose ici; c'est le fruit d'un travail d'analyse et de compilation personnelle des construits du bien-être hédoniste, du bien-être eudémonique, du bonheur (par le biais de la psychologie positive -en particulier Tal Ben Shahar, Martin Seligman, Mihaly Csikszentmihalyi et son concept de Flux, Sonja Lyubomirsky, par l'ONU), le bien-être psychologique au travail (Véronique Dagenais-Desmarais-chargée de cours à l’Université de Montréal), la santé mentale (OMS), de la santé mentale au travail (Québec), la santé mentale positive (Canada) et de mes compétences sur le  sujet de la Qualité de Vie au Travail



(2) J'écris "potentiellement" dans la mesure où il s'agit de la description de facettes incluant une partie contextuelle favorable dans la vie au travail. Or, en s'inspirant des enseignements de la psychologie positive, le contexte n'est pas la composante la plus importante au bonheur. En fait, elle représente 10%. Ce qui va être déterminant, au delà des aspects génétiques qui pèsent lourd (50%), c'est notre investissement et nos habitudes favorisant le bonheur (40%). Cependant, c'est bien la conjonction du contexte, des gènes, de nos habitudes et de notre investissement qu'il faut prendre en compte.

mercredi 3 janvier 2018

52 semaines de galets

Message d'importance à celles et ceux qui liraient un peu vite dans leur tête et seraient victimes d'un voisinage phonétique : il ne s'agit pas de 52 semaines de galère mais bien de 52 semaines de galets pour cultiver le bonheur.

Il y a plus d'un an, mon épouse et moi-même avons reçu d'un couple d'amis chers un cadeau qui nous a nourri spirituellement et intellectuellement pendant 52 semaines. Lui-même l'ayant reçu au moins 52 semaines avant qu'ils nous en fassent le cadeau ...  temporaire (et je reviendrai sur ce point en fin d'article).

Commençons par une photo de ce cadeau en plusieurs composantes :



Il comporte donc :

  • un sac qui a été fabriqué à la main
  • un grand bol en porcelaine
  • 52 galets, chacun avec une mention écrite manuellement avec des couleurs différentes
Autrement dit un cadeau fait main ... et fait tête. Le "fait main" ne nécessite pas d'autres précisions. Le "fait tête" mérite que je précise mon propos : il ne s'agit pas que de travail manuel. Chaque mot (substantif) écrit sur cette série de galets a été réfléchi pour constituer un parcours d'une année qui permet d'interroger le sens de la vie. Parcours qui se construit au hasard, puisque chaque semaine un galet est pioché au hasard dans le sac puis placé devant le grand bol. Une fois que son tour sera passé au bout d'une semaine, il finira sa trajectoire dans le bol.
Pour réaliser la photo, j'ai voulu prendre un galet au hasard pour le poser devant le bol. Mon œil s'est arrêté sur les galets visibles en surface et coïncidence, c'est le galet "Cadeau" qui m'a tendu les bras, et avouez que c'est fort opportunément.

La règle du jeu est donc de tirer un galet par semaine (plutôt le dimanche car on est plus tranquille, mais  rien empêche de choisir un autre jour). On pourrait aussi en tirer un par jour, mais je suis convaincu qu'on n'en tirerait pas toute la substantifique moëlle.

Le galet une fois sorti de son sac et le mot bien mis en évidence (il n'est écrit que sur une seule face), on peut donc savourer cet instant de découverte du mot. En me référant à notre pratique, cette découverte a suscité des réactions diverses chez nous selon le mot. Souvent, il nous a excité et tout de suite parlé. De rares fois, on s'est demandé mon épouse ou moi ce qu'on allait pouvoir en faire. Sentiment mitigé qui n'est jamais resté bien longtemps.

Vous allez peut-être penser : "Que fait-on après ?".

On peut imaginer des façons de procéder diverses :
  • façon "oracle" : le mot va me donner la tonalité de la semaine à venir; alors l'oracle sera de bon augure car tous les mots sont positifs
  • façon "observateur" : le mot va constituer une forme de filtre à travers lequel je vais observer les événements de ma semaine
  • façon "acteur" : je vais essayer d'agir dans ma semaine autour de ce mot
Pour celles et ceux qui me connaissent un peu, vous ne vous étonnerez pas que je me sois engagé dès le premier galet dans la troisième posture et j'en ai retiré beaucoup intellectuellement et à travers mes comportements.

Je vais vous donner maintenant la méthode que j'ai ajustée en plusieurs fois tout au long de ces 52 semaines :

  • après avoir découvert le mot, ou peu après, j'allais m'installer devant mon ordinateur (j'aurais pu aussi prendre un cahier et écrire)
  • je créais une carte mentale (avec freemind) dédiée à ce mot (ce pourrait être une fiche, une page dans un cahier)
  • je réfléchissais à toutes les acceptions de ce mot et ce qu'il pouvait évoquer en moi et je le reportais
  • Après quelques galets tirés, j'ai ajouté à ce travail de réflexion la richesse que permet l'usage d'internet; quelques fois, je m'intéressais à l'étymologie, d'autres fois je recherchais des citations avec le mot, ce qui me permettait d'enrichir souvent les acceptions que j'avais notées précédemment
  • pour terminer ce travail du dimanche, je me demandais comment je pourrais investir ma semaine avec ce mot, à la fois dans mes pensées et dans mes comportements.
  • le dimanche suivant, je notais tout ce qui avait fait écho pendant la semaine avec ce mot (et dont je pouvais me souvenir)
Je vous donne le premier mot et le dernier mot de ce parcours : plaisir et simplicité.

D'ailleurs, je vais faire mieux : vous donner la liste des mots. Je le mets en lien ICI si jamais vous lisez cet article et que vous voulez vous engager dans un tel parcours en vous ménageant la surprise de la découverte des mots (dans l'hypothèse où une autre lectrice ou lecteur aurait lu ce billet et vous aurez fabriqué un tel cadeau en s'inspirant de la liste en question).

Ce magnifique cadeau qui nous a été fait va poursuivre sa route : nous allons le rendre à nos amis pour qu'un de leurs enfants prenne le relais ... et ainsi de suite. J'ai trouvé excellente cette idée de profiter de ce cadeau et qu'il puisse ensuite continuer à circuler et faire d'autres heureux.




lundi 1 janvier 2018

Des voeux en ce 1ier janvier 2018 pour nous libérer du diktat des chiffres

Je souhaite mes meilleurs vœux de bonheur à vous lectrice ou lecteur pour cette année 2018.

J'ai décidé de donner une tonalité sociétale à mes vœux suite à une maturation longue autour du constat de la prédominance des chiffres dans notre société depuis des dizaines d'années, avec une accélération favorisée par les nouvelles technologies de l'information et de la communication et l'émergence de l'économie collaborative.

Vous trouverez ci-dessous un diaporama et une version vidéo de ce diaporama mis en musique dont vous pourrez prendre connaissance selon votre préférence. Partagez-le si cela vous parle !