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vendredi 1 décembre 2023

Bienveillance : chacun a une main pour donner et une main pour demander et recevoir

Dans mon précédent article intitulé Voir et (se) rendre visible et accessible : une double dynamique de Bienveillance et d'Attention Réciproque, j'ai évoqué l'enjeu d'une telle dynamique pour la bienveillance et pour une bonne coopération dans notre société.

J'y ai évoqué l'intérêt pour chacun individuellement et aussi pour chaque communauté et collectif de se donner du temps pour voir et donner à voir situations, émotions, besoins, aspirations, besoins, être et faire.

Dans le présent article, je vais donner un sens particulier à voir et à donner à voir :

  • "Voir" dans le sens : veiller (le "veillance" de "Bienveillance", porter attention et donner de la bienveillance (le "Bien" de "Bienveillance) (cf La Bienveillance en deux mots)
  • "Donner à voir" dans le sens : exprimer ses attentes en matière de bienveillance et leur potentiel prolongement : accueillir les actes bienveillants envers soi
Je vais donc ici aborder la bienveillance pour demain et à deux mains

jeudi 30 novembre 2023

Voir et (se) rendre visible et accessible : une double dynamique de Bienveillance et d'Attention Réciproque

NB : dans mes prochains articles et dans la communication de cet article, j'emploierai aussi l'appellation simplifiée "Voir et donner à voir".

Dans mon article Coopération ouverte et 4 dimensions de bienveillance - Chronique sur la Bienveillance - Episode 23, j'ai évoqué brièvement le concept d'Archipel inspiré de la pensée du poète et philosophe Edouard Glissant.

En quelques mots, ce concept vise à un mode d'organisation alternatif au mode d'organisation vertical quasi hégémonique. Un mode qui se caractérise par un pouvoir centralisé que l'on retrouve aussi bien au niveau de l'Etat et de ses administrations, des entreprises et même dans le milieu associatif (des adhérents, un Conseil d'Administration, un bureau, des fédérations d'associations). Des modes d'organisation où beaucoup d'initiatives sont soumises au tranchant d'une autorité, et d'autant plus s'il s'agit de coopérer avec des acteurs à l'extérieur du collectif.

L'Archipel est indéniablement un mode d'organisation qui ouvre grandement à une coopération ouverte (Vs coopération fermée) en s'appuyant sur le respect de l'identité, de la raison d'être, des valeurs, des aspirations de chacun des collectifs, communautés et individus. De mon point de vue, il a le potentiel de concrétiser l'idée de Société et de Territoires de la Bienveillance que je promeus.

L'idée n'est pas de rendre tous les collectifs en mode Archipel pour leur fonctionnement interne, mais déjà d'envisager l'inter-coopération entre collectifs, et particulièrement entre collectifs et communautés de nature potentiellement différentes, mais qui partagent des valeurs et des aspirations communes.

En quelques mots, voici les entités clés du concept d'Archipel présentées dans l'illustration suivante de ma composition :

mercredi 18 octobre 2023

La gratitude et la bienveillance, ça nous sied vraiment bien


Voici 4 verbes autour de la gratitude et de la bienveillance, 4 verbes rimant en "cier".

Il y a 3 premiers verbes qui se conçoivent en séquence :

  1. Bénéficier : prendre conscience de tout ce que l'on nous donne
  2. Apprécier : après en avoir pris conscience, on peut apprécier ces dons multiples et variés, au quotidien
  3. Remercier : il s'agit d'une double dynamique, intérieure et extérieure : ressentir la gratitude puis l'exprimer.
Le 4ème verbe - Associer - vise à étendre le champs de la gratitude. En effet, la gratitude est tournée vers l'extérieur de soi. Associer aussi sa propre contribution à une situation dans laquelle on remercie autre que soi est une façon de trouver un juste équilibre entre deux tendances extrêmes opposées :
  • considérer que tout nous est dû, qu'on s'est fait tout seul, qu'on n'a besoin de personne, avec un ego, une confiance en soi et une estime de soi surdimensionnés,
  • une modestie extrême et/ou un ego, une confiance et une estime de soi au ras des pâquerettes.
Dans la suite, je vais donner quelques précisions sur chacun de ces verbes.

jeudi 8 avril 2021

Attention, plaisir - Le dessous des cartes : tu vas halluciner !



Désolé de vous avoir hameçonné, d'avoir forcé votre attention à propos d'un sujet que je vais évoquer dans cet article probablement un peu différemment que ce que le titre peut contenir de sous-entendu. Mais pour autant, j'espère que vous ne serez pas déçu par le contenu qui pourrait, si ce n'est faire halluciner, faire réfléchir.

En effet, mon article est consacré à l'écologie de l'attention, à l'attention que nous devons prêter à ne pas nous laisser voler notre attention qui est précieuse. Et comme elle est précieuse et commercialisable, la société de consommation trouve tous les moyens de nous la mobiliser, pour notre plaisir - ce qui constitue le 2ème sujet de l'article - en s'appuyant sur les connaissances acquises sur le fonctionnement du cerveau depuis ces dernières décennies. 

samedi 22 décembre 2018

Edition N°2 de deux schémas sur le processus de gratitude

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Cet article contient une (des) ressource(s) mise(s) en commun par Olivier Hoeffel
 Au printemps 2017, j'ai publié successivement 2 articles "Merci !" naît de l'attention, avec un feu d'artifice d'émotions positives et La gratitude vue comme une rencontre et une succession d'attentions en décortiquant la gratitude à travers un processus.

J'ai fait évoluer ce processus en ajoutant une étape entre l'attribution et le ressenti de gratitude. Il s'agit d'une étape d'appréciation. La motivation d'une nouvelle étape centrée sur l'appréciation alors que l'étape n°2 concernait déjà l'appréciation est la suivante : l'étape n°2 est l'appréciation de la situation vécue. Par exemple, j'apprécie la  baguette que je mange au petit déjeuner.
Cette nouvelle étape n°4 est l'appréciation du fait que la situation agréable vécue est attribuable à quelqu'un ou à la chance. Pour reprendre mon exemple : j'apprécie de me dire qu'un certain nombre de personnes ont contribué à mon plaisir (boulanger, agriculteur, ...). Et c'est parce que j'apprécie la contribution que je vais ressentir de la gratitude pour les personnes ayant contribué.

Je vous donne ci-dessous l'animation des deux schémas ainsi que leur image correspondante :


Schéma N°1 : 

Image N°1 :


Le feu d'artifice émotionnel de la gratitude (schéma, processus) - lesverbesdubonheur bonheur psychologie positive


Schéma n°2 : 


Image N°2 :


Gratitude et rencontre d'attentions (schéma, processus) - lesverbesdubonheur bonheur psychologie positive


dimanche 26 mars 2017

"Merci !" naît de l'attention, avec un feu d'artifice d'émotions positives


Je commence cet article par un vœux qui pourra sembler manquer d'humilité : que votre vision de la gratitude à vous lectrice ou lecteur soit aussi radicalement transformée (positivement) que la mienne après ma lecture du livre "Merci !" de Robert Emmons, mon appropriation de la gratitude et la conceptualisation et la pratique du processus que j'ai élaboré, objet du présent article.

Voici le schéma de ce processus que je vais détailler, point par point



1/ L'origine : l'attention

Le point de départ de la gratitude est l'attention. De mon point de vue, la gratitude ne se peut se concevoir sans un préalable d'attention. Quand notre esprit est occupé par des pensées (qu'elles soient négatives, neutres ou positives) ou quand on est pris par le temps, il n'y a pas de place pour la gratitude.
Il s'agit de l'attention que l'on porte au moment présent, à nos sensations, aux autres personnes, à ce qu'elles font pour nous personnellement, pour nos proches, pour le bénéfice de nos projets, de ce à quoi nous tenons. Une attention portée aussi à l'environnement tout autour de nous, à sa beauté, à son étrangeté, en utilisant tous nos sens.
Cette attention est facilitée quand on vit le moment en pleine conscience.
En notant que l'attention peut constituer elle-même un geste de reconnaissance. C'est le 5ème des 10 gestes de la reconnaissance au quotidien.

2/ L'appréciation

L'attention et tous nos sens activés nous donnent l'opportunité de vivre une émotion positive : l'appréciation. Une émotion que l'on vit dans son corps et qui peut se combiner avec une dimension cognitive : se dire à soi-même "c'est chouette !", "c'est trop bon", "ça me fait du bien", "oh temps, suspend ton vol !", ...
Pour apprécier, et comme pour l'attention, il ne s'agit pas d'être dans l'urgence. Cela nécessite de se faire le cadeau de se donner du temps et aussi de ne pas avoir autour de soi quelqu'un qui vous fasse une petite remarque du genre "tu ne penses pas que tu as autre chose à faire que de rester le nez en l'air ?"

L'appréciation est donc une émotion positive; mais ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, car il y a d'autres émotions positives qui nous attendent si on le poursuit. Ou alors, si on en fait le but final systématiquement, on serait dans une vision nombriliste du monde.
Pourquoi ? Parce que beaucoup des choses que nous pouvons apprécier sont attribuables à autrui.

3/ L'attribution

Imaginez que quelqu'un vous rende service. Vous appréciez ce geste et bien évidemment l'action d'attribution est immédiate : vous savez bien à qui vous le "devez" : celle ou celui qui vous a rendu service.
Pour d'autres occasions, ce peut être un peu plus compliqué. Par exemple, vous arrivez le matin au bureau. Il y a une cafetière à votre bureau et quelqu'un a préparé le café, vous vous en êtes servi et vous le dégustez  tranquillement et en plus il est particulièrement bon.
Bien sûr, vous pourriez en rester là. Mais vous pourriez aussi rechercher qui a préparé le café pour le collectif. Peut-être découvrirez vous que celui (celle) qui l'a préparé est particulièrement désintéressée parce que lui (elle) boit du thé qu'il (elle) a préparé le café en parallèle dans un élan altruiste.
J'appelle cela "la petite enquête". Celle que l'on peut mener aussi le matin en été quand quelqu'un a eu l'heureuse idée d'ouvrir les fenêtres le matin pour rafraîchir les bureaux.

Maintenant que vous savez qui a préparé le café ou qui a ouvert les fenêtres, non seulement vous avez vécu une émotion positive en dégustant le café ou en ressenti avec délice le courant d'air frais, mais vous allez pouvoir entrer de plain pied dans le champ de la gratitude.

Avant donc d'aborder franchement la gratitude, je veux préciser que dans certains cas, l'attribution ne semble pas une étape pertinente : par exemple, si j'admire un paysage, en première intention, je ne vois pas à qui attribuer ce moment. Si je crois en un dieu, je peux l'attribuer à ce dieu. Mais je peux aussi l'attribuer à toutes et celles et tous ceux qui ont participé à la préservation de ce paysage, connus ou inconnus. Et donc en réalité, cette action d'attribution a le mérite quelques fois de nous faire prendre conscience de l'interdépendance entre nous et quantité d'êtres présents ou passés sur cette planète. En dernier ressort, on peut aussi penser "Merci la vie !".

4/ Le ressenti de la gratitude

Quand on évoque la gratitude, on va souvent un peu trop vite en l'assimilant à l'expression de la gratitude, ce qui nous renvoie probablement à notre éducation pendant l'enfance "dis merci à la dame qui vient de te donner un bonbon !", "et on dit quoi ? Merci !" Quand je me remémore les messages parentaux que j'ai pu recevoir et que j'ai vu administrer à des générations qui se sont succédé et avec la vision panoramique que j'ai acquise sur la gratitude, je me dis qu'on ne nous a vraiment pas cultivé les vertus de la gratitude par le bon fil. On a utilisé avec nous les leviers du devoir et de la politesse alors que celui des émotions positives eut été plus pertinent et plus plaisant.

En effet, la gratitude est en premier lieu et en premier temps une émotion positive. Quelque chose que l'on peut ressentir dans son corps. Je me souviens avoir ressenti un jour une émotion positive tellement puissante que mon corps a été traversé d'un frisson qui a circulé du haut de ma nuque jusqu'au bas de mon dos. En notant en passant, que la gratitude ressenti à cette occasion ne se rapportait pas à un événement du présent mais au cours d'une pensée de gratitude envers quelqu'un qui avait donné beaucoup d'énergie et de ses compétences pour un projet que nous avions en commun.

5/ L'expression de la gratitude

Alors franchement, je vous le dis : ce serait tout de même dommage de ressentir de la gratitude pour quelqu'un et ne pas la lui exprimer.
Sauf que bien entendu, il y a des freins : on n'a pas le temps, on n'a pas eu le réflexe de l'exprimer au moment du geste qu'autrui a fait pour nous, on n'ose pas le remercier car on sait que c'est une personne qui a du mal à recevoir les remerciements et les compliments, ...

Et c'est d'ailleurs le moment de prendre conscience d'un effet miroir très important : en tant que spécialiste de la Qualité de Vie au Travail, je sais encore plus que d'autres en quoi la reconnaissance est en moyenne une attente non assouvie des individus au travail. Quand on visualise le processus décrit dans le schéma donné dans cet article, on voit le nombre d'étapes et de conditions préalables pour atteindre cette étape 5. Et donc, il est possible que nous soyons autant frustrés de ne pas recevoir de la reconnaissance d'autrui, qu'autrui est frustré de ne pas recevoir de reconnaissance de notre part. Ce qui, entre parenthèses, fait alors considérer le sujet de la reconnaissance au travail avec un angle très nouveau : celui de la culture de l'appréciation et des émotions positives; une autre façon de voir ce nouvel angle : aborder la reconnaissance non pas par celle qu'on attend mais par la gratitude qu'on ressent et qu'on exprime. Je ne vais pas plus loin dans cet argumentaire que je reprendrai probablement prochainement sur laqvt.fr

6/ L'attention portée au feedback

Exprimer sa gratitude pourrait être considéré comme le bout du chemin de gratitude.

En réalité, et bien souvent, le chemin continue parce que l'expression de la gratitude est une interaction (exprimée en face à face ou par écrit via une lettre ou peut-être aussi via les réseaux sociaux). Et la personne bénéficiaire peut réagir, avec diverses formes de retours. Par exemple :


  • "tu le mérites bien"
  • "ce n'est qu'un juste retour des choses"
  • "en fait, je n'ai fait que t'écouter et c'est toi qui a trouvé la solution à ton problème"
  • "c'est super gentil de me remercier, je n'ai tellement pas l'habitude de ça. Alors, à mon tour, je te remercie. Tu n'imagines pas le bien que tu viens de me faire"
  • un "j'aime" sur un commentaire "merci" posté sur Facebook
L'attention portée au feedback donne donc l'opportunité de ressentir de nouvelles émotions positives. Elle permet de construire ou de cultiver des liens.

Elle boucle la boucle et consacre le cercle vertueux de la gratitude qui nous fait voir la vie plus belle, les autres aidant, le monde plus beau et le lendemain plus attirant.

J'évoque le mot "lendemain" car si la gratitude peut se vivre en direct live, elle peut aussi se cultiver par l'intermédiaire de rituels en différé; c'est le cas par exemple pour l'utilisation du journal de gratitude que j'ai présenté sur ce blog (le journal AGIR).

Je signale pour terminer le livre de Rebecca Shankland, chercheuse en psychologie positive, spécialiste de la gratitude. Il est intitulé "Les pouvoirs de la gratitude"