jeudi 25 août 2016

Echanger des savoirs (18) ... grâce aux RERS

Parmi les ingrédients pour développer le bien-être psychologique, quatre trouvent une magnifique opportunité d'être couplés grâce aux Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs (RERS).


Je commence par donner la liste de ces 4 ingrédients, puis je vous en dirai plus sur les RERS.

Les 4 ingrédients concernés sont :
  1. créer et cultiver des liens : le relationnel constitue le levier le plus puissant d'après de nombreuses études menées en psychologie positive
  2. apprendre, se développer
  3. donner, faire acte d'altruisme
  4. apprécier, ressentir de la gratitude pour ce que l'on reçoit et exprimer de la reconnaissance à qui nous donne
Avec la rentrée qui approche, voilà une bonne idée d'activité à laquelle on peut participer quel que soit son niveau de disponibilité et qui permet de mettre en jeu ces 4 ingrédients : le Réseau d'Echange Réciproque de Savoirs. 

Chacune et chacun dans le réseau (il en existe un peut-être près de chez vous) est à la fois demandeur et offreur de savoirs. Il n'y a pas celles et ceux qui donnent (des professeurs) et celles et ceux qui reçoivent (des élèves). Chacune et chacun tour à tour peut transmettre un savoir à quelqu'un et recevoir un savoir d'une autre personne. 
Souvent quand on rentre dans un RERS, on est invité à exprimer au moins une offre et au moins une demande, car chaque personne est engagée à se questionner sur ce qu'elle aimerait savoir et sur ce qu'elle sait et qu'elle pourrait transmettre, et nul besoin d'être professeur diplômé pour transmettre son savoir.
La double casquette offreur/demandeur

On échange les savoirs gratuitement. Pas de hiérarchie entre les savoirs et surtout on a toutes et tous des savoirs, des savoirs faire, des astuces, des recettes, ... sur quantité de sujets : l'informatique, les langues, le jardinage, le bricolage, les arts, la cuisine, le maquillage, l'écriture, l'utilisation d'un smartphone, l'histoire des monuments de la région, le chant des oiseaux, ... le champs des possibles est infini. Nous avons tellement de choses à apprendre les uns des autres, en particulier avec les anciens et des savoirs ancestraux qui pourraient se perdre.

Il s'agit de réciprocité ouverte : par exemple : j'apprends une technique de jardinage auprès de Nicole; je n'ai pas de "dette" ou d'obligation à rendre à Nicole; quelques semaines plus tard, je vais expliquer à Luc comment créer un compte facebook, le paramétrer et le faire vivre. C'est un échange de savoirs, donc, je ne vais pas le faire à la place de Luc. C'est bien d'un apprentissage qu'il s'agit et non d'un service que je lui rends. Luc, amateur émérite de photographie depuis de nombreuses années va donner un cours collectif d'initiation à la photo, ... 

Un échange peut être individuel ou collectif, en fonction du sujet, du type de besoin d'apprentissage, du nombre de personnes intéressées par le savoir, ... Il y a même des configurations où plusieurs personnes forment un groupe sur un sujet qui se réunit régulièrement et en fonction de l'activité du moment, c'est telle(s) ou telle(s) personnes qui apporte(nt) son (leur) savoir. Je donne deux exemples : un groupe qui se réunit sur le sujet de la danse. En fonction du type de danse, ce peut être une ou plusieurs personnes qui "mènent la danse". Un autre exemple : un groupe qui apprend à requinquer des objets que l'on aurait tendance à mettre trop vite à la casse; la personne ou les personnes compétentes en électricité vont transmettre leurs savoirs pour dépanner un objet électrique; pour réparer une table, ce sont plutôt les savoirs en menuiserie qui seront sollicités, ...

Votre réaction sera peut-être "Je n'ai pas le temps de m'investir dans une nouvelle activité". 



En fait, appartenir à un RERS, ce n'est pas comme se lancer dans une activité récurrente chaque semaine ou chaque mois.
Chacune et chacun échange à son rythme en fonction des demandes et offres et de ses disponibilités. Peut-être ferez-vous 1, 2, ... 10 échanges par an. C'est vous qui voyez; faites selon vos envies, vos aspirations, vos disponibilités et les disponibilités des personnes avec qui vous voulez échanger.

Si on a plus de disponibilité, on peut aussi participer à l'animation du réseau; par exemple pour mettre en relation les demandeurs et les offreurs (la mise en relation permet de s'assurer que le demandeur et l'offreur sont sur la même longueur d'onde par rapport à l'échange potentiel). Parce qu'un réseau nécessite bien que quelqu'unes et quelqu'uns s'investissent un peu plus que les autres pour animer le réseau. En étant astucieux, on peut se mobiliser en fonction des disponibilités, être plus présent à une période et moins à une autre, répartir l'animation et les rôles sur suffisamment de personnes pour que l'animation ne repose pas que sur peu de personnes qui risquent de s'épuiser à la longue.

Je fais partie personnellement du Troc savoirs de la cabane http://www.lacabaneaprojets.fr/…/reseau-dechanges-de-savoir…


Vous voulez en savoir plus ?
Le site de l'association Foresco 

NB1 : Le dispositif de RERS a été créé par Claire et Marc Héber-Suffrin dans les années 1970. Ils sont toujours très actifs dans la vie du mouvement animé par l'association Foresco
NB2 : J'ai évoqué le dispositif de RERS en milieu professionnel sur laqvt.fr en 2014 dans l'article Le RERS de La Poste, un dispositif très QVT

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