jeudi 18 janvier 2018

13 facettes d'une vie au travail pouvant contribuer au bonheur - Edition 6

La dernière édition de cette modélisation est l'édition N°7

J'ai proposé en août 2015 13 facettes d'une vie au travail pouvant contribuer au bonheur.

J'ai présenté une image de la 6ème édition en octobre 2017 à l'occasion de la préparation de l'Université Ephémère sur la Qualité de Vie au Travail (QVT), l'Innovation managériale et la Coopération des 11 et 12 octobre 2017. Cette 6ème édition a fait partie de la matière première que j'ai proposée en amont de cet événement sur le wiki associé.

Avant de vous proposer un diaporama présentant chacune des facettes, j'explique en quelques mots les différences entre l'édition N° 4 et l'édition N°6 :

1/ J'ai modifié le texte en utilisant l'écriture inclusive

2/ J'ai apporté les modifications à la facette "Autonomie" suite à ma lecture du livre "Le paradoxe du choix" de Barry Schwartz.
L'intitulé précédent démarrait de la façon suivante "Je me sens autonome avec des responsabilités ...". La nouvelle formalisation est "Je me sens suffisamment autonome avec des responsabilités bien assumées ...".

J'introduis ici que l'autonomie et les responsabilités ne sont pas une fin en soi et qu'il faut ajouter d'autres conditions
Concernant l'autonomie : je mets en évidence que plus que "donner de l'autonomie" c'est bien "donner la possibilité de l'autonomie et l'accompagner" qui est importante. L'autonomie n'est pas à assimiler à liberté ni à bien-être psychologique. Dans la mesure où l'autonomie n'est pas binaire mais s'entend à plusieurs degrés, un degrés trop important d'autonomie par rapport à ce qu'une personne se sent en capacité de bien gérer peut créer du mal-être psychologique.

De la même façon, ce ne sont pas les responsabilités en soi qui créent du bien-être, mais le fait d'avoir des responsabilités, de sentir qu'on vous fait confiance et de pouvoir bien assumer ces responsabilités (parce qu'on est compétent, qu'on a les moyens, que le droit à l'erreur est cultivé, qu'on est bien entouré, ...).

Je vous donne c-dessous, l'image de ce modèle ainsi que le diaporama associé. Et après je redonne l'argumentaire que j'avais fourni pour expliquer la genèse de ce modèle.



Voici le diaporama présentant ces 13 facettes :

Licence Creative Commons
"13 facettes de la vie au travail pouvant contribuer au bonheur" de Olivier Hoeffel est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Fondé(e) sur une œuvre à https://onedrive.live.com/redir?resid=50DE3EADEA2AE04E!712&authkey=!APKI6bXp8O7JqxE&ithint=file%2cpptx.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://www.lesverbesdubonheur.fr/.

En croisant les composantes et facteurs du bien-être mental, du bonheur, de la bonne santé mentale, de la santé mentale au travail, de la santé mentale positive, j'ai réalisé un travail de modélisation en 13 facettes (1) d'une vie au travail qui contribuent potentiellement (2) au bonheur.

Plus précisément, je me suis inspiré des éléments suivants :


Le but de cette publication et  des 13 publications est de tordre le cou à l'idée que le bonheur au travail serait un oxymore.
Il s'agit aussi d'argumenter face aux partenaires sociaux qui ont tendance à considérer que ce n'est pas dans le rôle de l'employeur, ni dans celui de la fonction RH, ni dans celui des représentants des salariés de viser le bonheur des individus au travail. Face à une tendance très défensive de beaucoup de ces acteurs, j'ai publié en novembre 2017 sur laqvt.fr l'article 3 malentendus sur le bonheur au travail.

A travers chacune des 13 facettes, je cherche à montrer que le développement de facteurs contribuant au bonheur a aussi un impact positif sur le collectif, sur les conditions de travail et sur la performance durable (le qualificatif durable étant essentiel). En fait, c'est gagnant-gagnant.

C'est aussi une façon de montrer qu'il n'y a pas d'opposition sur le fond entre une vision qui part de l'amélioration des conditions de travail ou celle qui part de la construction du bonheur.
S'il me semble bien légitime que les partenaires sociaux ne veuillent ni ne puissent s'inscrire dans une obligation de résultats ou de moyens en terme de niveau de bonheur des salariés, ce n'est pas pour autant qu'ils ne pourraient pas se saisir des facteurs du bonheur dans leurs actions.

Il ne s'agit pas non plus de mettre le salarié dans une position d'attente passive en terme de bonheur au travail. Le bonheur au travail, comme la Qualité de Vie au Travail (QVT) relève d'une articulation judicieuse entre la responsabilité individuelle et les responsabilités collectives.

Les responsabilités collectives ne relèvent pas que des partenaires sociaux : plusieurs niveaux sont à interroger : l'équipe, le service, l'entité, les parties prenantes externes (clients, usagers, fournisseurs, partenaires, riverains, ...), la branche professionnelle, les organisations sur le même territoire, le département, la région, l'Etat, ... l'ONU. L'ONU qui s'intéresse de près au bonheur depuis quelques années, au même titre que l'OCDE.

Le bonheur n'a donc rien de folklorique, ni de fumeux, ni d'utopique. N'ayons pas peur de l'idée du bonheur au travail et prenons conscience que des conditions particulières de la vie au travail contribuent au bonheur au travail et au bonheur plus généralementChaque individu ayant bien entendu sa propre vision du bonheur (ou de son bien-être ou de tout concept approchant), ses propres attentes, ses propres stratégies et sa propre évaluation contrastée de son bonheur. Cette évaluation est en effet contrastée puisque le bonheur dépend de quantité de facteurs. Chacun de nous a sa propre pondération et sa perception unique.

Bien entendu, il n'est pas question de considérer qu'une personne ne saurait être heureuse que si elle se sent de répondre positivement à TOUTES ces assertionsLe bonheur, ce n'est définitivement pas du "tout ou rien". Par contre, ce qui me parait important c'est que la vie au travail peut contribuer de manière multiple au bonheur. En précisant que face à un même contexte de vie au travail, deux personnes peuvent évaluer et apprécier différemment ce contexte et ressentir leur bonheur influencé positivement et négativement, plus ou moins ou pas, à travers ces différentes facettes.
Par exemple, 2 personnes face au même poste de travail ne vont pas forcément éprouver le même intérêt pour le travail induit.
Autre exemple : une personne peut se plaindre d'un manque de reconnaissance pour le résultat de son travail et l'autre non; et ceci, alors qu'elles ont le même niveau d'efficacité et qu'elles reçoivent le même niveau de reconnaissance. La deuxième étant plus dans le plaisir et dans une motivation intrinsèque, elle est moins en attente de reconnaissance.

A l'instar de la QVT, réfléchir et évaluer sa vie au travail à travers des dimensions multiples permet de prendre conscience de ce en quoi le travail  apporte du bonheur, du bien-être, ... alors même que l'esprit peut être encombré par des difficultés dans le travail qui masquent les aspects positifs.

Si vous répondez OUI à une assertion, c'est que la facette concernée de votre vie au travail est un facteur protecteur/constructeur de votre bonheur, bien-être, ... indépendamment du fait que d'autres facettes peuvent l'impacter négativement.

Je consacrerai un article sur la façon dont chacune et chacun peut agir individuellement et collectivement après qu'elle.il se soit questionné relativement à chacune de ces assertions.
Là aussi, à l'instar de la QVT, la première façon d'agir sur son bonheur au travail me semble bien être l'auto questionnement. Les 13 assertions que je vous propose ici constituent un moyen d'entreprendre cet auto questionnement.

Que la vie au travail puisse contribuer au bonheur, c'est donc un vrai sujet de société sérieux selon moi. Ce qui mérite intérêt aussi en même temps, c'est en quoi le bonheur impacte la vie au travail. Et c'est bien cette double relation que je veux mettre en évidence.

Pour terminer, j'indique que j'ai utilisé ce modèle pour construire un questionnaire que j'ai eu l'occasion de proposer à deux reprises pour des événements publics : l'Université Ephémère des 11 et 12 octobre 2017 et l'événement sur la QVT et l'Innovation managériale organisé le 9 novembre 2017 par Soho Solo et Kanopé à Auch.
Voici le lien vers un espace donnant accès au questionnaire. Il est à télécharger au format tableur (Excel ou compatible) ou à copier et à utiliser à travers un navigateur sous Google Sheets. Je vous invite à lire le mode d'emploi contenu dans cet espace au préalable.

(1) Je précise que je ne prétend pas que les facteurs de bonheur au travail se limitent à ces 13 facettes, ni qu'elles ont forcément à être organisées comme je le propose ici; c'est le fruit d'un travail d'analyse et de compilation personnelle des construits du bien-être hédoniste, du bien-être eudémonique, du bonheur (par le biais de la psychologie positive -en particulier Tal Ben Shahar, Martin Seligman, Mihaly Csikszentmihalyi et son concept de Flux, Sonja Lyubomirsky, par l'ONU), le bien-être psychologique au travail (Véronique Dagenais-Desmarais-chargée de cours à l’Université de Montréal), la santé mentale (OMS), de la santé mentale au travail (Québec), la santé mentale positive (Canada) et de mes compétences sur le  sujet de la Qualité de Vie au Travail



(2) J'écris "potentiellement" dans la mesure où il s'agit de la description de facettes incluant une partie contextuelle favorable dans la vie au travail. Or, en s'inspirant des enseignements de la psychologie positive, le contexte n'est pas la composante la plus importante au bonheur. En fait, elle représente 10%. Ce qui va être déterminant, au delà des aspects génétiques qui pèsent lourd (50%), c'est notre investissement et nos habitudes favorisant le bonheur (40%). Cependant, c'est bien la conjonction du contexte, des gènes, de nos habitudes et de notre investissement qu'il faut prendre en compte.

2 commentaires:

  1. jour,
    Je découvre votre document que je trouve intéressant et bien dynamique. Mais comment faire avance la QVT en entreprise face à un certain nombre de patrons récalcitrants ou qui en acceptent l'idée en façade avec quelques petites actions communiquées qui n'apportent pas grand chose à la richesse d'un projet bien mené?
    Comment selon vous les confédérations syndicales seraient prêtes à aider et accompagner les élus sur le terrain? En ont-elles les moyens?
    Anact et Aract oeuvre sur le fond et sur la forme avec beaucoup d'énergie mais leurs ressources sont limitées.
    N'y a-t-il pas nécessité de trouver un moyen de toucher le top management et le middle management pour les sensibiliser et les rendre adhérents de la QVT pour eux-mêmes la considérer dans leurs échanges avec les dirigeants et la gouvernance et la considérer eux-mêmes comme un passage obligé sur chaque sujet important avec l'équipe qu'il pilote?

    J'ai découvert la QVT l'an dernier, elle me parait essentielle dans nos organisation et pourrait compter autant que les autres domaines, RH, fiance, commercial... Elle est imbriquée naturellement partout. Elle nécessite donc une approche stratégique afin que ses différents pans avancent ensemble. Elle est perçue comme un grand fourre-tout et bien méconnue.

    Merci pour vos réponses

    claude - cmj75@outlook.fr 0678216008Bon

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    1. Bonjour Claude et merci pour votre commentaire.
      Désolé pour cette réponse tardive, mais je viens seulement de prendre connaissance de votre commentaire.
      En tant que responsable éditorial de laqvt.fr, mais aussi en tant que citoyen, je partage l'idée que la QVT est très sous-investie en France.
      Elle est malheureusement aussi sous-investie par les actrices et acteurs de la QVT et de la santé au travail pour leur propre QVT, ce qui constitue de mon point un véritable obstacle. C'est la raison pour laquelle le comité éditorial de laqvt.fr a lancé l'initiative Ajustement QVT http://laqvt.fr/ajustement-qvt/

      Je suis complètement en phase avec vous : la QVT mérite d'être considérée comme un enjeu transverse et non comme un dossier qui devrait s'ajouter sous (et pas sur) la pile des actions du DRH.
      On peut tirer la QVT par plein de fils différents, mais celle qui fait sens est que la QVT s'inscrive dans la raison d'être et les valeurs de l'organisation ... sous réserve que les pratiques soient en ligne, ou qu'une dynamique d'ajustement existe. Pour cela il faut une maturité, du bon sens, une juste conscience, une vision holistique, une vision humaniste. Autant dire que ce n'est pas gagné d'avance.
      Mais on peut espérer que des collectifs qui se constituent, n'étant pas déjà dans de mauvaises habitudes qu'il est difficile de changer (avec l'argument récurrent du manque de temps), mettent l'enjeu du bien-être de l'individu en centralité de la raison d'être et co-construisent leurs pratiques, leurs décisions stratégiques et opérationnelles en restant reliés avec la raison d'être. Des collectifs qui puissent témoigner et mettre en évidence le résultat gagnant-gagnant très pluriel de leur inscription de la QVT dans leur ADN.
      Olivier Hoeffel

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