jeudi 11 novembre 2021

COP26 et besoins essentiels - Chronique sur la Bienveillance - Episode 36

 



Vous voulez suivre l'actualité de ce blog ? Abonnez-vous ! 

Voici le 36ème épisode de mes chroniques sur la bienveillance inspirées de l'actualité dans le cadre de mon travail de modélisation d'une Société de la Bienveillance.
Cette chronique m'a été inspirée par la tenue depuis dimanche 31/10/2021 et jusqu'au 12 novembre 2021 de la COP26 à Glasgow. Cet événement est présenté comme "la dernière chance" de parvenir à faire face efficacement à un emballement climatique créé et amplifié par les humains en une toute petite poignée de dizaines d'années (depuis environ 1970).


J'ai démarré l'écriture de cet article il y a quelques jours, et il se trouve que j'ai vu ce jour la vidéo-ci-dessous de Matthieu Ricard s'exprimant sur le lien entre bienveillance et enjeux climatiques. Ce qui constitue une deuxième inspiration pour mon article.



Matthieu Ricard présente la bienveillance comme "la considération sérieuse du sort d'autrui" sur 3 échelles de temps, bien loin d'une vision bisounours :
  • le présent : remédier aux inégalités et aux injustices sociales
  • le moyen terme : favoriser le bien-être de la population
  • le long terme : considérer sérieusement le sort des générations futures

La COP26 par la bienveillance en 4 dimensions

Je vous propose de considérer les enjeux de la COP26 avec le filtre de ma modélisation de la bienveillance sur 4 dimensions indissociables.


Chaque pays a 4 grandes directions de bienveillance, sur deux grands enjeux : veiller au bien (prêter attention) et prendre soin. Ces 4 grandes directions indissociables sont :
  • "Moi Je" : pour prendre en compte les intérêts propres du pays ;
  • "Toi et Moi" : pour prendre en compte les intérêts des autres pays, notamment à l'occasion des relations bilatérales ;
  • "Moi dans des Nous" : pour considérer que chaque pays fait partie d'ensembles plus vastes (par exemple : la France dans l'Europe) et  pour tous les pays : prendre en considération l'humanité, la planète, le vivant, les générations futures sur tous les continents ;
  • "Vous en Moi" : pour prendre en compte la population du pays, et particulièrement les plus pauvres qui sont souvent les premiers touchés par les effets de l'emballement climatique.

Le bon sens des besoins essentiels

En février 2017, j'évoquais dans l'article Et si tout ce dont j'ai réellement besoin était déjà là ? les 14 besoins fondamentaux du modèle proposé par Virginia Henderson en 1947. Elle était infirmière, enseignante et chercheuse américaine.


Je vous propose une autre source d'inspiration avant de mettre en évidence des priorités qui devraient guider notre façon d'aborder les enjeux de l'emballement climatique et de la destruction de la biodiversité : il s'agit de règles de survie autour du chiffre 3, attribuées initialement à l'instructeur américain de survie en milieu naturel Ron Hood. Voici succinctement la liste par ordre de priorité décroissante :

  • A : 3 secondes d'inattention peuvent être mortelles dans un milieu à risques
  • B : 3 minutes sans oxygène
  • C : 3 heures sans protection à des conditions de température extrêmes
  • D : 3 jours sans boire
  • E : 3 semaines sans manger
  • F : 3 mois sans contacts humains

Voyons en quoi les enjeux de la COP26 - des décisions pour contenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C -, répondent à des besoins essentiels, relevant ainsi d'une forme de bon sens. Je croise les deux sources d'inspiration par leur numéro 1 à  14 pour les 14 besoins fondamentaux de Virginia Henderson et entre A et F pour les règles de survie autour du chiffre 3 :

  • La neutralité carbone doit nous faire espérer limiter les risques de températures insupportables (7 et C) 
  • et l'amplification des turbulences climatiques  - pluies diluviennes, vents violents, tornades, ... - (9). 
  • Les impacts du réchauffement climatique touchent bien évidemment nos capacités à nourrir la planète et à nous abreuver (2 et D et E) quantitativement et qualitativement
  • Le réchauffement de la température a des conséquences sur la qualité du sommeil (5), surtout pour celles et ceux qui n'ont pas les moyens de faire baisser la température ou de ventiler les lieux où ils dorment
  • Le CO2 en trop grande quantité impacte la qualité de l'air que l'on respire, notamment à l'intérieur des bâtiments (1)

La perspective des prochaines élections en France

Dans l'article d'avril 2017 Le sens de l'essentiel pour les échéances électorales qui se rapprochent j'avais relié les besoins essentiels avec les élections présidentielles de 2017. J'y évoquais notamment le sujet d'une démocratie contributive dans laquelle la population puisse se (ré)approprier les responsabilités qu'elle (aban)donne à des représentants. Représentants qui, force est constatée, n'ont pas pris leurs justes responsabilités face aux enjeux climatique. Sachant que, par ailleurs, la population dans sa grande majorité n'a pas non plus pris au sérieux ces enjeux.

Je réitère donc l'expression de ma conviction : l'enjeu de l'emballement climatique, comme d'autres enjeux de société qui font appel à notre responsabilité de bienveillance, nécessiterait de mettre en place dans les pays, et ici en France, une démocratie plus moderne, beaucoup plus contributive, moins bling bling pour ses représentants, moins élitiste, moins hors sol, moins stigmatisante, loin des oppositions stériles et scénarisées, plus fluide, plus confiante, plus responsabilisante, plus exigeante, plus apaisée, plus indulgente ... bref, plus bienveillante envers les êtres humains, les êtres vivants en générale, la planète et à l'image des invitations que l'on peut trouver dans des toilettes publiques : prière de laisser les lieux aussi propres que dans l'état dans lequel on les a trouvé. Et comme on a eu tendance à les salir, il est largement temps de les nettoyer. 

Quant aux programmes, ils devraient répondre déjà en premier lieu aux besoins essentiels listés précédemment : quoi faire pour assurer que les populations du pays et de la planète respirent de l'air pur, puissent vivre dans des conditions de température soutenables, puissent boire et manger suffisamment, puissent se sentir en sécurité (et pas seulement avec le prisme de caméras et de murs érigés), puissent avoir des relations apaisées, riches, appréciées dans leurs différentes sphères de vie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire