samedi 4 décembre 2021

4/12/2021 : Cadeaux ... empoisonnés ?

 


Cet article détaille le défi proposé dans le cadre du jour n°4 de l'Avent de 2021 sur la Bienveillance, samedi 4 décembre 2021.


Prise de conscience

Faire un cadeau, surtout quand il s’agit de le donner à un enfant, mérite de l’envisager sous deux angles : celui du plaisir et celui du bienLa bienveillance est clairement centrée sur le bien et non sur le plaisir. Pour autant, il s’agit de ne pas opposer l’un à l’autre, car heureusement, on peut souvent allier bien et plaisir en matière de cadeau.

La bienveillance pour un cadeau s’intéresse bien entendu à l’impact que cela aura sur la personne bénéficiaire du cadeau. Mais ne nous arrêtons surtout pas à cet aspect là, aussi essentiel soit-il. 

Parce qu’il y a aussi la bienveillance que l’on doit à toutes les personnes qui ont contribué à la fabrication de l’objet (ou de la chose immatérielle) et de ses composants, au transport, à sa commercialisation, … Et en cela, il s’agit de s’intéresser aux conditions de travail et de rémunération des personnes et aux impacts environnementaux

Autrement dit, penser le cadeau en global, en responsabilité élargie, en humain porteur d’une bienveillance exigeante qui fait appel à la lucidité, à la conscience, à l’honnêteté intellectuelle, à la justice sociale, à la fraternité, à la justesse, ...

Pourquoi dis-je "exigeante" ? Il suffit de lire la liste de questions que je propose dans le défi du jour pour s'en convaincre. Car faire un cadeau en conscience de toutes les responsabilités de bienveillance envers le bénéficiaire, les humains qui ont été impliqués et l'environnement est bien entendu beaucoup plus exigeant que de sortir son chéquier ou de commander sur internet à la va-vite ce qui aura été demandé par le bénéficiaire, ou alors qu'on imagine vaguement pourrait faire plaisir ou être utile.

Et en passant, qui a dit que la bienveillance n'est que complaisance ? En réalité, et on le voit ici, la bienveillance est donc bien au contraire exigeante car elle nous met face à nos responsabilités.

Ajout du 5/12/2021 :
Une triste coïncidence fait que hier, le jour que j'ai consacré aux cadeaux empoisonnés, est décédé Pierre Rabhi, promoteur de l'idée de "Sobriété heureuse". Et il est sûr que les questionnements que j'ai proposés pour le défi sont inspirés de cette belle idée de sobriété heureuse que j'ai découverte grâce à lui qui recoupe ce que j'ai appris avec la psychologie positive, notamment sur ce qu'on appelle l'adaptation hédoniste dans son versant le plus triste : le fait de très rapidement perdre le goût d'une bonne chose qui nous arrive, notamment les cadeaux.



Et s'il l'on croise également avec les enseignements sur le cerveau, et précisément le striatum, évoqués dans l'excellent livre Le bug humain de Sébastien Bohler, on comprend en quoi les cadeaux peuvent devenir empoisonnés, enfermés dans une spirale négative comme le montre la carte mentale ci-dessous listant les dérives du striatum :


Le plus grave étant que la spirale négative conduit à perdre nos capacités à l'attention (aux bonnes choses), l'appréciation, la gratitude et le respect. Beaucoup d'enfants ou d'adultes trop gâtés par autrui perdent le respect envers leur bienfaiteur qui a plus essayé de leur faire plaisir que du bien, avec un résultat finalement contre-productif et clairement perdant-perdant pour le bénéficiaire et pour le donateur.
Fin de l'ajout du 5/12/2021

Défi du jour

Je reprends la liste que j’ai réalisée, accessible via l’image interactive de l’Avent 2021 de la Bienveillance. il s’agit de te suggérer quelques questions pour le choix des cadeaux :
  • Ça lui fera plaisir (je l’espère), mais est-ce que ça va lui faire du bien ?
  • Inversement, je suis centré sur son bien, mais cela va-t-il lui faire plaisir ? Si non, puis-je trouver une alternative qui allierait les deux ? Ou alors, envisager un double cadeau, un centré sur le bien et l’autre sur le plaisir ?
  • Le cadeau répond-il à une demande façon caprice ?
  • Quels impacts de la multiplication des cadeaux ?
  • Quelle sera la capacité du bénéficiaire à l’apprécier, à ressentir et à exprimer sa gratitude ?
  • Est-ce pour son plaisir, ou/et pour le mien ?
  • Quelles sont les conditions de travail et de rémunération de êtres humains qui ont fabriqué, transporté, commercialisé ce que j’envisage comme cadeau ? Et quels impacts sur l’environnement ?
  • Quels impacts sur l’environnement de l’usage du cadeau, de son recyclage ?
  • Quelle durabilité ? Ai-je envie de faire un cadeau qui reste ?
  • Objet, chose immatérielle ou argent ? Quels impacts selon la forme du cadeau ? Si je donne de l’argent, ne serait-ce pas une façon commode de minimiser mon temps et mon énergie ?

D’autres questions peuvent venir à l’esprit, mais j’imagine que déjà piocher dans celles-là te donnera bien du plaisir ;)

Tu peux aussi partager tes questionnements avec la personne qui attend le cadeau, voire qui te l’a demandé. C’est notamment intéressant avec les enfants à qui l’on peut apprendre la consommation responsable (quand ce n’est pas eux qui l’apprennent aux adultes). En effet, je suis convaincu que c’est une mauvaise idée de faire passer le plaisir d’un enfant en excluant toute autre considération de bienveillance, et de vouloir absolument le “préserver” des réalités de la vie. Au contraire, son avenir passera déjà par la non-destruction de la planète, et le choix judicieux des cadeaux y contribue comme de le rendre partie prenante à cette préservation. N’est-ce pas le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire ?


Pour aller plus loin avec des éléments de modélisation ou des chroniques de lesverbesdubonheur.fr


Tu as joué le jeu ?

Alors, viens témoigner en laissant un commentaire sur l’article L'avent 2021 de la Bienveillance.

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